Interview de M. GAUTHIER & W. LIECHTY

Mickaël GAUTHIER & Willy LIECHTY – Directeur du Festival du Film & Co-présentateurs

 

Quel bilan faites-vous de l’édition 2018 ?

WL : J’ai l’impression que c’était une édition qui a tenu toutes ses promesses et qui a même réussi à surprendre les festivaliers, ce qui n’est pas évident après toutes ces années.
MG : C’est vrai que ce fut une édition surprenante ! 2018 a sûrement été l’une des plus belles années avec de nombreux et très beaux invités, avec un record de fréquentation avec près de 5000 festivaliers !
WL : Oui, oui, il les a comptés!

Quel Président du Jury a été Antoine Duléry ? qui semble avoir « dynamité » l’ambiance à chacune de ses apparitions !

MG : Antoine a été un Président du Jury remarquable, à la fois surprenant dès le premier jour et chaleureux, abordable et d’une extrême gentillesse. J’avoue être assez fier de lui avoir proposé la présidence, il a placé la barre très haut ! ça n’a pas toujours été une mince affaire de s’imposer dans notre duo de présentateurs avec un électron libre comme Antoine qui était relativement imprévisible il faut bien le dire !
WL : « Dynamité » est un faible mot. Antoine a non seulement été un président remarquable mais aussi un animateur hors pair. D’ailleurs, ça n’a pas toujours été évident pour nous de récupérer le micro en bas de l’écran. (rires) Avec Mickaël, on se disait que ça n’allait pas être simple de lui trouver un successeur.

 

Si vous deviez retenir un seul et unique moment de l’édition 2018, ce serait lequel ? Et pourquoi ?

WL : C’est dur de choisir. Entre la leçon de cinéma par les frères Foenkinos, les imitations d’Antoine Duléry chaque soir ou encore la rencontre avec Sandrine Bonnaire… Plouf plouf… je dirais la venue de Guillaume de Tonquédec. Que ce soit la surprise qu’on avait réservée aux festivaliers en bas de l’écran ou la lecture si émouvante de son livre, j’ai découvert un homme simple et généreux. Ça m’a beaucoup touché.
MG : Je suis d’accord avec Willy, c’est dur de choisir… 2018 nous a réservé de grands moments de rires et d’émotions ! Je retiendrai la même chose. Le retour et la venue de Guillaume de Tonquédec. Un retour attendu, autant pour nous organisateurs, que pour le public, que pour lui ! Guillaume était très stressé à l’idée de faire découvrir son livre. Ce fut une succession de moments magiques avec lui : son arrivée surprise plus tôt que prévu, et cette lecture incroyable, intense, émouvante qui a bouleversé l’assemblée aux larmes ! Je fus moi aussi le premier ému. Guillaume a mis 6 ans à revenir au Croisic, croyez-mi il n’attendra pas aussi longtemps pour revenir !
WL : Sinon tout le Croisic débarque chez lui! C’est au choix, Guillaume! (rires)

Votre duo de présentateurs est aujourdhui devenu indissociable. Festivaliers, public, bénévoles, artistes sont unanimes ! Patrice Leconte parle « d’un tandem idéal quil faut garder précieusement, et auquel il ne faut surtout pas toucher »

MG : J’ai énormément de mal à répondre à cela. J’ai, nous avons je crois, du mal à avoir un regard objectif et honnête sur notre binôme. C’est très compliqué de se juger soi-même. Je peux juste juger Willy, et croyez-moi il y a pas mal à dire (rires !).
WL : Dis donc!
MG : Patrice est très content de nous, et ça c’est très important pour moi. Il appréhendait énormément cette nouveauté en 2017, et il a été le premier à avouer que c’est une valeur ajoutée au Festival et à sa dynamique !
WL : Patrice est trop gentil, (à Mickaël) tu l’as payé ou quoi? Avant il y avait Boule et Bill, Laurel et Hardy, maintenant, il y a nous. Je sais pas si les gens gagnent au change. (rires)
MG : Ça y est tu commences à déraper ! Tu as tenu 4 questions (rires) !
WL : Un record, pour moi!

 

D’ailleurs, comment travaillez-vous votre duo de présentation ? ça demande beaucoup de travail, de préparation comme exercice ?

WL : C’est simple, je fais tout et il ne fait rien. (rires) Il m’exploite et me paie en fraise tagada… Le pire, c’est que je suis content d’être là chaque année. Blague à part, c’est effectivement beaucoup de boulot en amont. On est content quand les gens viennent nous trouver pour nous dire qu’ils ont passé un moment divertissant.
MG : Et oui ça ne paraît pas vu de l’extérieur ou de loin mais c’est beaucoup de boulot en amont, et beaucoup de boulot pendant ! On a un rythme très soutenu les jours qui précèdent, et pendant le Festival je n’en parle même pas. C’est l’envers du décor que le public et les festivaliers ne voient pas. Même les bénévoles ne s’en rendent pas forcément compte. On répète beaucoup, et en même temps on laisse souvent place à l’impro pour être le plus naturel possible. Très sincèrement on s’éclate beaucoup ! Et non je ne le paye pas en fraises tagada ! (rires) Le Festival n’est passez riche pour ça.

 

Quest-ce qui vous séduit dans ce duo ?

MG : Une chose est sûre notre duo est comme une évidence, c’est le mot, tout est fluide, logique entre nous. On se fait tellement confiance qu’on sait Willy comme moi qu’on peut compter sur l’autre. Et c’est très important ! Notre complicité apporte beaucoup. Personnellement je me sens beaucoup plus serein depuis qu’on co-présente, et mine de rien c’est plus sympa de stresser à deux ! On se sent moins seul !
WL : Je crois que nous sommes complémentaires. Et puis, c’est agréable de pouvoir se répartir le travail, de pouvoir échanger et oui, savoir qu’on peut compter l’un sur l’autre. On a un peu la même façon de penser. Bon, évidemment, je pense beaucoup plus vite que lui mais ça, faut pas lui dire, ça va le vexer. (rires)

Parlez-nous de Patrice Leconte justement. Qui est ce Parrain ? Que représente-il pour vous ? pour le Festival ?

MG : Il s’est passé un truc dès sa venue la première fois en 2013 pour son film, multirécompensé. Les adjectifs vont me manquer pour le définir tant il est important pour le Festival, mais aussi pour moi. Et maintenant pour nous ! J’ai un point commun avec Patrice, il agit à l’instinct, et il m’accorde une confiance sans faille en apportant son aide, son soutien et un regard toujours bienveillant sur chaque édition. Et mine de rien au fil des ans, il prend de plus en plus d’importance dans l’organisation. J’espère qu’il sera Parrain Officiel encore longtemps !
WL : Je le connais depuis moins longtemps que Mickaël. Mais je n’ai pas peur de dire que c’est un homme incroyable et qu’il est d’une gentillesse infinie. C’est un soutien de taille également dans l’élaboration d’une édition. Notamment dans le choix du jury ou de la programmation.

 

Mickaël, parlez-nous de Willy. Que représente-il pour vous ? pour le Festival ? (au niveau du Festival)

MG : Ouh la, question difficile !
WL : Je te préviens, je sais où tu es garé.
MG : Même pas peur, tu le sais ! Là aussi je crois que les mots vont me manquer. Il n’a pas idée ce qu’il représente pour moi. C’est sûrement ma plus belle rencontre de ces trois dernières années. Il y a des rencontres inattendues dans la vie, il en fait partie. Il le sait, j’ai une philosophie : « on est jamais par hasard sur le chemin de quelqu’un ».

Willy, parlez-nous de Mickaël. Que représente-il pour vous ? pour le Festival ? (au niveau du Festival)

WL : Ah bah non, ça me gêne. Il est à côté. Bouche toi les oreilles.
MG : Méfies-toi ! Je te connais (rires !).
WL : C’est quelqu’un d’ambitieux, de bosseur, déterminé, organisé. Il a le cœur sur la main, toujours là pour les gens qu’il apprécie. Il ne le dira jamais mais c’est aussi un artiste avec une grande sensibilité. C’est bon, tu peux écouter. J’ai dit que du mal sur toi.
MG : J’ai l’impression que tu parlais de toi !
On est pareil il faut bien l’avouer, et je crois que c’est ça qui fait qu’on s’entend si bien.

 

Willy vous semblez prendre de limportance au fil des éditions

WL : Et du poids aussi, avec tous les plats de fou que je mange ici. Haha Blague à part, je suis content de pouvoir m’impliquer de plus en plus dans ce festival, que j’aime vraiment de tout mon cœur. Je suis attaché à cet événement. Merci à Mickaël de me faire confiance et de me permettre de prendre cette place dans l’organisation du Festival.
MG : Ça c’est clair il commence à prendre de plus en plus de places ! (rires)
Non sans rire, pour rien au monde je retournerai en arrière, et cela me touche beaucoup que Willy s’implique de plus en plus à mes côtés. Et comme on dit : « Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin », et avec notre duo j’ai l’impression qu’on va plus loin plus vite !

 

Willy, si vous deviez poser une question à Mickaël ?

WL : Ma question serait… roulements de tambour… est-ce qu’il y a un acteur ou une actrice qui est déjà venu(e) au Festival et que tu aimerais diriger en tant que réalisateur ? Ah, tu t’attendais pas à une question sérieuse, hein! Surprise!
MG : J’avoue. Une question sérieuse ! Surprenant ! Mais les réponses tu les connais, on a les mêmes envies artistiques. Et faire tourner ou diriger un jour Guillaume de Tonquédec serait pour moi un immense plaisir, tant j’apprécie l’acteur et l’homme !

Mickaël, si vous deviez poser une question à Willy ?

MG : Cap ou pas cap ? Non sans rire, juste une question très simple, ou toute bête va-t-il me dire : POURQUOI ?
WL : Pourquoi quoi? Cet homme est fou! Et le festival n’a même pas encore commencé! Ça promet! (rires)
MG : J’ai bien le droit à mon quart d’heure de folie aussi ! Tu sais que je suis très sérieux, et que j’ai des moments de « déconne » parfois. Là c’est le cas ! j’avais envie d’une question un peu folle ! (rires !). Alors ?

 

Comment voyez-vous le Festival 2019, cette 14ème édition ?

WL : Encore meilleure que la précédente. C’est bateau de dire ça, non? (rires)
MG : Oui tu te foules pas ! Mais je ne peux pas non plus te donner tort !
Chaque année à cette période on ne voit pas grand-chose, on est encore loin… et pourtant ça va venir vite, et la stress va monter quand tout va commencer à s’éclaircir.

 

Déjà des annonces à faire ? ou cest trop tôt ?

WL : Des annonces? Je vends un aspirateur, quasi neuf, si jamais ça intéresse quelqu’un… on sait jamais.
MG : Je me doutais bien que tu allais partir en vrille au bout d’un moment. (rires)
Pour être sérieux, là c’est un peu tôt, même trop tôt. La Présidence du Jury est en négociation depuis plusieurs semaines, mais rien d’acté. Quant à la programmation, les négociations commencent après Cannes, et se décantent tout au long de l’été ! Une seule chose est sûr, le Chabrol d’honneur donnera la part belle cette année à la jeune génération !

Comment voyez-vous le Festival du Film du Croisic dans quelques années ?

WL : Je pense que le Festival va continuer sur sa lancée et prendre de l’ampleur. L’idée c’est de le faire grandir tout en gardant son âme chaleureuse et accessible. T’as vu, pour cette question, j’ai même pas dit de conneries !
MG : Je vois ça ! Et comme t’as bien répondu j’ai rien a ajouté de plus ! Haha !

 

Il y a des invités qui sont sûr de venir un jour ? ou en tout cas des souhaits ?

MG : Pour ma part la liste est longue. De grands réalisateurs que j’adore comme François Ozon ou Luc Besson, et de grands acteurs ou actrices que j’affectionne particulièrement comme Guillaume Canet, Jean Dujardin, et pourquoi pas une ou deux vedettes internationales ! On a le droit de rêver !
WL : Il y a tellement de gens formidables que je rêve de rencontrer… Antoine de Caunes ? Stéphane de Groodt ? Alexandra Lamy ?

 

On parle de votre duo pour le Festival, mais il y a, a priori, des projets communs à côté, et pas des moindresVous pouvez nous en parler un peu ?

WL : Je suis pas au courant. (rires) Déjà, je vais jouer le rôle principal de son premier court-métrage. Et j’en suis ravi. Et nous écrivons ensemble un long-métrage sur un thème dont on ne peut pas encore parler pour l’instant… J’ai oublié quelque chose ? C’est déjà pas mal tu me diras.
MG : Non, c’est déjà pas mal. Il y aura plein d’autres choses c’est une certitude. Mais nous sommes tous les deux très superstitieux alors chaque annonce en son temps, d’autant qu’on sait que dans le métier tout peut aller très vite ou au contraire tout peut être très compliqué, il n’y a pas de règle. Mais croyez-moi, 2019 et 2020 devraient nous réserver son lot de surprises !